Ces étudiants qui n’ont plus de soutien familial

Article : Ces étudiants qui n’ont plus de soutien familial
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24 septembre 2021

Ces étudiants qui n’ont plus de soutien familial


Hello! Mes très chers lecteurs, j’espère vous allez bien. Je me suis donné pour objectif de partager avec vous les réalités de la vie universitaire au Cameroun et ailleurs. Aujourd’hui, place à l’histoire de Christian. Bonne lecture.

Je m’appelle Christian, je suis étudiant en master 1 faculté des sciences option biologie animale. Ça fait déjà plus de 6 ans que j’ai toqué aux portes de l’université de Dschang. 6 ans et je suis seulement en master alors que mes égaux sont un peu plus loin. Ma situation financière et l’abandon de ma famille n’ont pas contribué à améliorer mon évolution académique. 

Voici mon histoire

Etudiant devant ses cours.
Crédit : Oladimeji / Pexels

J’avais 9 ans quand mon père est décédé dans des conditions bizarres. Les hypothèses sur sa mort étaient nombreuses, chacun pointait du doigt un potentiel responsable de sa mort, selon sa vision. J’ai été par la suite envoyé chez mon oncle. Celui-ci m’a soutenu, seul et avec beaucoup de peine, jusqu’à la classe de terminale. Je n’étais pas brillant à l’école mais je n’étais pas non plus le dernier. J’ai obtenu mon baccalauréat D avec 11,50 de moyenne générale ce qui m’a ouvert les portes de la fac. Étant admis au niveau supérieur, mon oncle, chez qui je vivais, a fait appel aux autres membres de ma famille pour que chacun mette la main afin que je puisse aller à l’université. Mes autres oncles et tantes n’avaient pas trop le bon cœur à me soutenir financièrement pour mes études.

Après deux ans passés à la fac, les soutiens ont commencé à disparaître.

Les membres de ma famille trouvaient à tour de rôle des raisons pour se désintéresser de moi. C’était tellement difficile que je n’ai pas pu continuer normalement ma scolarité en troisième année. Entre mon boulot de gérant dans un bar et mes examens de licence, je n’ai pas été à la hauteur. J’ai donc échoué la licence avec 6 matières à rattraper. Je ne pouvais pas arrêter mon petit job qui me donnait de quoi manger, gérer mes factures et les photocopies en fac. École et boulot malheureusement ne font pas bon ménage à l’université. J’ai donc relancé à plusieurs reprises mes oncles et tantes pour qu’ils me soutiennent afin que je puisse consacrer tout mon temps aux études.

Ils m’ont fait comprendre que mon niveau était déjà assez élevé.

Contrairement à moi, mes oncles et tantes n’ont pas pu étudier jusqu’à ce niveau. Je ne voulais pas arrêter les études malgré ce refus du soutien familial. J’ai dû multiplier les astuces de survie en fac. Je n’avais pas le choix. J’ai, dans un premier temps, trouvé un ami qui a bien accepté partager une chambre avec moi. Par la suite, le bar, où je travaillais, a refait mes heures de travail en fonction de mon emploi du temps à la fac pour ainsi me permettre de suivre les cours que je devais rattraper. J’ai pu obtenir ma licence l’année dernière. Cette année je suis entré en master 1, j’ai fini avec une bonne moyenne. Ça n’a pas été facile. Un moment j’ai douté de moi-même, de ma capacité à y arriver. Je me demandais : arriverais-je à passer le cap de la licence ?

Mes oncles et tantes n’avaient-ils pas raison sur le fait que j’avais déjà un niveau suffisant même si ce n’était pas le cas ? 

Toutes ces questions m’ont chamboulées, pas une ou deux fois mais plusieurs fois. Finalement, ma patience a payé. Mon abnégation et mon obstination à réussir ont finalement payé. Aujourd’hui, je ne peux que me féliciter moi-même au vu de tout ce qui s’est passé. La foi en soi et dans ce que l’on fait est la voie de la réussite.

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