Plus de 5 jours sans électricité : le calvaire de la ville de Dschang

Article : Plus de 5 jours sans électricité : le calvaire de la ville de Dschang
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18 septembre 2024

Plus de 5 jours sans électricité : le calvaire de la ville de Dschang

Depuis le vendredi 13 septembre 2024, la ville de Dschang et plusieurs autres localités de l’Ouest Cameroun, telles que Foumbot, Bangangté et Mbouda, sont plongées dans l’obscurité totale. Cinq jours sans électricité, et toujours aucune lumière au bout du tunnel.

Ce n’est pas seulement une coupure d’électricité, c’est la paralysie totale de toute une région, l’interruption de vies et l’arrêt de routines bien établies.

Comment se fait-il qu’un pays, qui il y a à peine un mois inaugurait fièrement les 60 mégawatts du barrage hydroélectrique de Nachtigal, puisse connaître une telle crise ? Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre, et la colère gronde.

Capture d’écran sur Facebook.

Les commerçants subissent ce calvaire

Les poissonniers pleurent leurs stocks de poissons, qui pourrissent faute de réfrigération, et ceux qui faisaient leurs courses hebdomadaires se retrouvent piégés avec des produits qui se dégradent rapidement. Les menus alimentaires dans les foyers sont complètement révisés, il faut faire avec ce qui est encore consommable.

À l’entrée du campus universitaire, un nouveau type de business a émergé : la recharge des téléphones et des ordinateurs. Gratuit pour certains, payant pour d’autres, selon les affinités avec le propriétaire de la « structure ». Il faut bien s’adapter à cette nouvelle réalité où la connectivité, tout comme la lumière, est devenue un luxe rare.

Multiprises sur le campus universitaire.

La nuit tombée, Dschang ressemble désormais à un cimetière. La vie trépidante de la ville, ses bruits familiers de soudeurs et de menuisiers métalliques, a laissé place à un silence pesant. Les commerces sont à l’arrêt. Dans les foyers, la vie aussi est au ralenti. Peu de maisons sont éclairées, seules celles équipées de générateurs ou de lampes solaires résistent au désarroi ambiant. Mais je pense surtout à ces élèves, qui ont à peine repris le chemin de l’école. Comment réviser sans lumière ? Comment suivre les cours quand la nuit tombe si tôt ? Les plus chanceux ont encore un petit stock de bougies, mais pour combien de temps ?

Pénurie d’eau

Et comme si cela ne suffisait pas, l’eau aussi vient à manquer. La société en charge de la distribution d’eau a annoncé des perturbations dans son réseau, rendant la situation encore plus insupportable. Ceux qui dépendent de systèmes de forage n’ont plus accès à l’eau, faute d’électricité pour faire fonctionner les pompes. Les cités estudiantines, déjà mal équipées, se transforment en lieux de débrouille où chacun doit trouver des solutions de fortune pour s’alimenter en eau potable.

Réaction du gouverneur

Le gouverneur de la région de l’Ouest a fini par émettre un communiqué, parlant vaguement d’un « incident », mais sans offrir de solutions ni même un espoir de rétablissement rapide de l’électricité. Attendez, nous dit-on. Mais pour combien de temps encore ?

Dschang, et toute la région de l’Ouest, vit un véritable cauchemar. Un cauchemar auquel aucune réponse concrète n’a encore été apportée. Mais combien de temps encore avant que la lumière ne revienne ? Combien de temps encore devrons-nous survivre dans cette obscurité, sans savoir si demain sera meilleur ? Une chose est sûre, cette situation révèle une fois de plus les fragilités profondes de notre système.

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